septembre 16, 2002


Plus j'observe les gens dans le métro, plus je me dis que le cerveau fonctionne comme un immense réseau, rien de plus. Et plus ça va, plus cela me conforte dans ma certitude de l'inexistence de l'âme.
Ca commence par un matin, sur deux lignes différentes. Une femme, d'abord, la quarantaine, un peu d'embonpoint, qui commence à monologuer à haute voix.. Au bout de cinq minutes, toujours les mêmes paroles en boucles. Et j'ai l'impression que sa conscience 'active' s'est déréglée, en se branchant sur un unique cycle, tel un disque rayé. Sa gestuelle n'a par contre rien de répétitif, tout est naturel, mis à part son discours..
Puis, un homme, la soixantaine, un peu plus tard.. Cet homme, donc, ne monologuait point. Non, à l'inverse, c'était toute sa gestuelle qui était répétitive. Un ensemble de tics parfaitement suivis et coordonnés, telles différentes notes d'une petite mélodie entêtante..
Ces deux exemples me montrent donc qu'une partie du fonctionnement neurologique suit en fait des 'boucles' s'enchaînant les unes aux autres au fur et à mesure que l'environnement extérieur change. Et chez ces personnes, une de ces 'boucles' reste bloqué sur elle-même, indéfiniment.
Ces 'boucles' qui permettent l'acheminement d'une pensée, d'une volonté, privilégient les circuits les plus utilisés, les plus rapides, changeant aux correspondances...
Imaginez-vous perdu dans un métro aux embranchements tellement complexes, aux ramifications non-nommées... Tellement perdu que vous loupez toutes les correspondances, que vous restez donc toujours dans le même wagon; vous recommencez encore et encore. C'est donc un peu ce qui arrive à ces gens que je voyais ce matin là..
Et alors? Me direz-vous.. Alors? Bah... Rien, en fait.. Juste que... je me demande ce que je ferais, moi, en cas d'incident d'exploitation, de grève.. La folie me guette-elle ??